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Tilleul

 

Nom et noms vernaculaires Tilleul cordé, Tilleul à petites feuilles, Tilleul des bois, Tilleul à feuilles en cœur

Nom latin: Tilia cordata

 

Caractères distinctifs

Taille : 25 m.

Forme : cime large et dense.

Écorce : de teinte brun-gris à gris sombre, densément crevassée en long. Branches sinueuses, glabres, rougeâtres.

Feuilles : simples et alternes, 10 cm de long au plus, insérées sur 2 rangs, en cœur à la base, marges dentées, glabres sauf les touffes de poils roux à l’aisselle des nervures sur la face inférieure.

Fleurs : de teinte jaunâtre à verdâtre à 5 divisions, groupées par 5 à 7 en inflorescence dont l’axe est soudé à une bractée foliacée.

Fruits : akènes globuleux, coque dure et légèrement anguleuse, sous-tendue par une aile membranée (fausse samare) qui aide à la dispersion de l’ensemble par le vent. Les fruits persistent sur l’arbre longtemps après la chute des feuilles.

Écologie : forêts alluviales, forêts de feuillus mélangés, également forêts de ravins. Des plaines jusqu’à 1 500 m d’altitude.

 

Répartition : de l’Europe à l’Oural et à la Sibérie occidentale, à la Crimée et au Caucase.

 

Anecdotes et divers

Le tilleul un beau bois d'ébénisterie mais il est réservé exclusivement à un usage intérieur. Il est adapté à la réalisation de meubles, d'aménagement intérieur et de jouets. Sa tendresse en fait le bois de prédilection pour la sculpture et le tournage.

En cuisine, les fleurs sont utilisées en infusion. Les feuilles agrémentent les salades, on peut même en faire des salades entières. Contrairement à beaucoup d’arbres et arbustes dont on ne mange les feuilles qu’au tout début du printemps quand elles sont très jeunes car elles deviennent rapidement trop tanniques et trop coriaces, le tilleul a la particularité d’avoir des feuilles dont la texture et et le goût restent doux tout au long du printemps et même en été. On les ajoute également à la pâte des sablés auxquels elles donnent un excellent goût.

En phytothérapie, les feuilles sont utilisées pour faire baisser la fièvre mais aussi traiter le rhume, la congestion nasale, l’irritation de la gorge, l’hypertension, les maux de tête, l’insomnie, les hémorragies et l’anxiété. Il est également utilisé comme diurétique, antispasmodique, et expectorant.

Les fleurs améliorent la circulation sanguine. Elles ont aussi des vertus calmantes et sédatives.

Le bois est utilisé oralement pour traiter les maladies du foie et de la vésicule biliaire, ainsi que la cellulite. Il apaise les démangeaisons, les rhumatismes et l’abcès de la partie inférieure de la jambe provoqué par une mauvaise circulation sanguine.

Le charbon de bois est quant à lui utilisé pour diminuer les troubles intestinaux et les infections.

 

Les Celtes et les Germains prétendaient que la vérité émergeait sous l'ombre d'un tilleul. Son parfum favorisait la clémence des juges et la conciliation des parties prenantes. Dans les pays de l'Est, il était d'ailleurs surnommé plus récemment l'arbre de justice. 

La Recette de cacao tilleul :

  1. Commence par cueillir des fruits de tilleul encore verts (c’est-à-dire immatures). Il faut que les fruits soient encore tendre et que tu puisses enfoncer ton ongle dedans. Cela marche aussi bien avec des fruits de Tilleul à grande feuilles, de Tilleul à petites feuilles ou encore de Tilleul argenté.

  2. ôte les queues des fruits

  3. Mets les fruits sur une plaque de four et fais les toaster à 180° pendant une quinzaine de minutes jusqu’à ce que les fruits prennent une couleur caramel foncé.

  4. Laisse les refroidir et mixe les avec un robot.

  5. Tamise la mixture avec un chinois très fin.

  6. Ton cacao est maintenant prêt à être utilisé ! Conserve le au frais pour préserver ses saveurs.

A ce stade, la poudre obtenue a déjà un parfum très interessant de cacao mais il sera encore plus interessant lorsque tu l’utiliseras dans une recette ! (on t’en a mis 2 plus bas !)

 

Si tu as un peu trop poussé la torréfaction il est possible que ce soient des arômes de café qui ressortent …

 

 

Extrait de https://lejardinestlarecette.fr/le-cacao-tilleul-un-cacao-100-local/

Comment les pissenlits ont conquis le béton pour ramener la nature dans les villes

 

“Rien n'est moins rare qu'un pissenlit commun", disent Karst Meijer et Erik van den Ham, botanistes néerlandais qui ont commencé une journée internationale (Avril 27) pour célébrer cette fleur jaune en 2020. Le couple espérait mettre en valeur l'immense diversité et l'écologie fascinante des pissenlits, souvent décriés comme des mauvaises herbes nocives.

L'agriculture intensive et le désherbage ont considérablement diminué les pissenlits dans la campagne néerlandaise. Les insectes, dont beaucoup se nourrissent du pollen et du nectar de ces plantes, ont été les premiers à en souffrir. Entre 1990 et 2017, les aires protégées néerlandaises ont signalé 75% de diminution des insectes volants ce qui a provoqué une autre chute brutale du nombre de plantes qui dépendent des insectes pour les polliniser.

Cependant, l'espoir vient de coins inattendus et les pissenlits prospèrent dans les villes.

Une petite fissure dans le trottoir suffit pour qu'un pissenlit fasse pousser une longue racine pivotante qui peut accéder à l'eau et aux nutriments dans le sol sous le béton. Mais ne soyez pas dupe – que le pissenlit que vous avez enjambé résiste à une pression extrême pour prospérer dans votre quartier. Il y a la pollution, le piétinement, la chaleur qui rayonne du béton après une journée chaude et la lumière artificielle des lampadaires à combattre.

Ayant trouvé des moyens de résister à ces pressions, les pissenlits poussent de manière prolifique dans les villes hostiles, aidant ainsi d'autres espèces sauvages à survivre. Comment font-ils?

Protecteur du royaume

Les plantes urbaines passent de l'éradication par le béton et l'asphalte à la reconquête dans les coins et les fissures qui se forment par la suite. Un groupe d'artistes suédois a comparé les villes à les jardins perturbés et dit que les gens et les plantes sont jardiniers de ce paysage dynamique.

Le pissenlit est un pionnier de ce jardin perturbé: le premier à arriver avec ses graines portées par le vent et le mieux équipé pour conquérir le trottoir avec ses longues racines pivotantes. Une fois établis, les pissenlits permettent aux autres d'arriver en fournissant un buffet pour les insectes au début du printemps. Une enquête sur les prairies urbaines à Édimbourg, Leeds, Bristol et Reading au Royaume-Uni ont révélé que les pissenlits fournissaient 90% du nectar (glucides) et 80% du pollen (protéines) dans l'alimentation des pollinisateurs. En conséquence, plus de 200 espèces d'insectes (que nous connaissons) sont soutenues par des pissenlits. Ce sont les pollinisateurs nécessaires qui permettent à d'autres espèces végétales de s'établir, comme le trèfle, la mauve, la moutarde et le pavot.

Dans le schéma, 20% des insectes visitant les pissenlits étaient des abeilles solitaires, comme les abeilles minières. Les bourdons étaient ensuite les plus communs (17%), puis les syrphes (13%) et les coléoptères polliniques (6%). Yannick Woudstra/Université de Stockholm

Parce que les pissenlits peuvent pousser presque partout où il y a un morceau de sol, ils fournissent des arrêts de rafraîchissement essentiels pour les pollinisateurs urbains sur leur chemin entre les jardins et les parcs. Non seulement le pissenlit domine les rues, mais il protège et soutient également ses habitants. Ainsi, le pissenlit peut à juste titre être appelé roi de la jungle urbaine.

La prochaine fois que vous en verrez un dans votre jardin, pensez à ce qu'il fait pour les insectes pollinisateurs amicaux. Sans pissenlits, vos plantes de jardin auraient du mal à se reproduire. Et si tout ce discours sur la nourriture vous donne faim, essayez des feuilles de pissenlit dans votre salade pour une bouchée acidulée.

 

Don’t hate pissenlits. Laissez lès pimenter votre vie, votre rue et votre jardin.

Traduit d'un article de The Conversation par Yannick Woudstra, Postdoctoral Researcher in Asexual Plant Evolution, Stockholm University

Sorbier des oiseleurs

Nom et noms vernaculaires

Sorbier des oiseleurs, Sorbier sauvage, Sorbier des oiseaux

 

Nom latin

Sorbus aucuparia

 

Caractères distinctifs

• Taille maximum : 15 mètres

• Forme : couronne ovoïde à arrondie peu dense

• Écorce : grise et lisse puis noirâtre se fissurant en long. Rameaux brun-gris à brun-rougeâtre d’abord tomenteux puis devenant ± glabres

• Feuilles : alternes, 9 à 17 folioles de 2 à 6 cm, bordées de dents aiguës jusqu’au 1/3 inférieur• Fleurs : ± 1 cm de large, par 20 ou plus en corymbes

• Fruits : charnus à pépin, oranges à rouge, épais d’un cm au maximum

• Écologie : clairières et lisière de forêts. Espèce souvent pionnière. Des plaines à 2 000 m d’altitude. Forme souvent une ceinture à la limite supérieure de la forêt

• Répartition : de l’Europe au Caucase

 

Anecdotes et Divers

 

Le Bois

Le bois du sorbier est peu valorisé, pourtant il n’est pas dépourvu de qualités. Il est dur et compact, avec un aubier légèrement rougeâtre et un cœur brun plus sombre. Il est apprécié en sculpture. On l’utilisait aussi pour fabriquer des engrenages et des moyeux de roues en bois, à condition de trouver des arbres d’un diamètre suffisant. Sa texture douce au toucher en fait un matériau idéal pour les outils en bois. Enfin, c’est dans la fabrication d’instruments de musique qu’il est encore souvent utilisé.

 

Nourriture

En cuisine, les fruits du sorbier peuvent être transformés en gelée, en vin, distillés en eau-de-vie ou transformés en farine. On se sert de l’écorce pour colorer les étoffes.

 

En phytothérapie, les fruits du sorbier sont utilisés comme antidiarrhéique, astringent, diurétique, laxatif, antifongique (effet de l’acide sorbique) et antibactérien (effet de l’acide sorbique).

 

Le macérat de bourgeons quant à lui a une action sur le sang. Il est tonique et antiinflammatoire veineux, il fluidifie le sang. Il est indiqué en cas de varices, hémorroïdes, ulcères variqueux ou migraines. 

 

L'histoire

Autrefois, il délimitait les lieux où on prédisait l’avenir et où on rendait justice. Arbre sacré chez les Celtes qui lui accordaient des vertus protectrices.

 

« Là où poussent les sorbiers, les druides ne sont jamais loin », disait-on au Pays de Galles. Le sorbier jouait un rôle important dans les mystères religieux des druides.

 

Chez nos ancêtres, c’est l’arbre par excellence de la magie druidique. Avec du bois de sorbier, les druides allumaient le feu druidique, qui était accompagné d’incantations afin de demander protection.

 

La fumée dégagée par la combustion du bois de sorbier était utilisée pour des rituels divinatoires. Elle était censée écarter les influences à même de perturber le bon déroulement de l’oracle. C’est tout à fait logique, puisque, parmi les oghams, il y en a un taillé dans du bois de sorbier.

 

Le sorbier apparaît ici comme support et protecteur de la « parole » oraculaire

 

Classification

• Règne : Plantae.

• Sous-Règne : Viridaeplantae

• Infra-Règne : Streptophyta

• Classe : Equisetopsida

• Clade : Tracheophyta

• Clade : Spermatophyta

• Sous-Classe : Magnoliidae

• Super-Ordre : Rosanae

• Ordre : Rosales

• Famille : Rosaceae

• Sous-Famille : Amygdaloideae

• Super-Tribu : Pyrodae

• Tribu : Pyreae

• Sous-Tribu : Pyrinae

• Genre : Sorbus • Espèce : aucuparia

La parabole du chêne et du hêtre

 

5/3/25 Jean-Claude Crépin: Chêne et hêtre (et humain)

 

 

Deux choses intéressantes à remarquer sur cette photo prise dans le bois d'Ozo qui contrairement à ce que laisse supposer son nom, se trouve en contrebas du village de Villers-sainte-Gertrude, dans la commune de Durbuy.

La première chose qui frappe est cette marque qui apparaît sur l'écorce du chêne. On pourrait presque imaginer qu’il s’agit d’une grosse empreinte d’ongulé. Il s’agit en réalité d’une gélivure.

 

En hiver, lorsque les températures nocturnes descendent bien en dessous de 0°, l’écorce des arbres peut geler puis au cours de la journée, si les températures remontent trop vite et deviennent trop douce, il arrive que cette écorce “éclate”. C’est très dangereux pour l'arbre, c'est la porte ouverte aux parasites et aux maladies. Heureusement, dans le cas présent, la gélivure est bien cicatrisée et l’arbre ne semble pas avoir subi de préjudice. Il n'est pas tiré d'affaire pour autant parce que si vous regardez à l'arrière-plan, vous constaterez la présence d'un hêtre.

 

J'en arrive donc au 2e point que je voulais développer.

 

En principe, chêne et hêtre vivent dans des biotopes totalement différents. Les premiers apprécient particulièrement les versants sud, bien exposés au soleil. Ils aiment la chaleur et supportent bien les sols secs. On dit qu'ils sont "héliophiles". Les seconds, quant à eux aiment les versants nord. Ils ont besoin de fraîcheur et d'humidité. On les dit "sciaphiles". Comment expliquer que l'on puisse trouver ces 2 arbres côte à côte ?

 

Pour répondre à cette question, définissons d’abord ce qu'est un écosystème. Selon le Larousse, « il s'agit d'un système formé par un environnement (biotope) et par l'ensemble des espèces (biocénose) qui y vivent, s'y nourrissent et s'y reproduisent. »

 

Les écosystèmes ne sont jamais statiques, ils sont en constante évolution jusqu’à atteindre leur climax, c’est-à-dire leur stade ultime. À partir de là, le système va régresser.

 

Dans nos forêts tempérées, c’est le hêtre qui correspond au climax. Cela signifie qu’il va éliminer tout ce qui se trouve autour de lui pour monopoliser l’ensemble de son biotope.

 

Sur la photo, le chêne est bien plus imposant que le hêtre. Il va lui apporter l’ombre nécessaire à son développement. En même temps, le système racinaire du hêtre va parasiter celui du chêne, le privant des nutriments essentiels à son bon développement et ralentissant ainsi sa croissance. En outre le hêtre grandit beaucoup plus vite que le chêne. Au bout d’un certain temps, il va donc le dépasser, le plongeant à son tour dans l’ombre. Le chêne, privé d’une partie de ses nutriments et de la lumière du soleil va petit à petit dépérir laissant ainsi le hêtre régner en maître. La forêt a alors atteint son climax.

 

Mais souvenez-vous, notre hêtre, pour vivre a besoin d’ombre. Sans la présence du chêne à ses côtés, il va se retrouver exposé au soleil et il va à son tour dépérir (phase de régression).

 

Transposons maintenant cet écosystème à l’échelle de la planète toute entière. N’avez-vous pas l’impression qu’il y a une espèce qui a exactement la même attitude que celle du hêtre ? Je vous laisse deviner laquelle et je vous laisse imaginer la fin programmée de cette parabole.